« Projet Archi » en Guinée : Une première mission d’exploration, menée en collaboration avec le cabinet d’architecte Cresolus
Présentation du projet PGRNME
Le Projet de Gestion des Ressources Naturelles, Minières et de l’Environnement (PGRNME), financé par la Banque Mondiale, prévoit de renforcer les capacités institutionnelles pour une gestion intégrée des ressources naturelles et minières en République de Guinée. Le projet prévoit d’appuyer les organismes publics de l’AGEE (Agence d’Evaluation Environnementale) et de l’OGPNRF (Office Guinéen des Parcs Nationaux et Réserves de Faunes), en contribuant à développer un cadre de travail adapté à la gestion et à la surveillance d’une série d’aires protégées sélectionnées.
Le projet prévoit notamment la construction et la réhabilitation de plusieurs bâtiments, comprenant :
- le siège de l’AGEE et de l’OGPNRF à Conakry
- les infrastructures d’accueil et de surveillance dans un certain nombre d’aires protégées (bases-vies et postes de surveillance).
Dans cette optique, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable de la République de Guinée a missionné Cresolus, cabinet d’architecte en écoconception, et Biotope, cabinet conseil spécialiste des aires protégées, pour réaliser les études techniques architecturales des différents chantiers de construction envisagés.
Pour préserver les sites et veiller à leur durabilité, il est prévu que les études réalisées par le groupement répondent aux principes d’éco-conception suivants :
- Améliorer la performance des bâtiments, notamment énergétique, et le bien-être des occupants ;
- Minimiser l’impact des bâtiments sur leur environnement, y compris pendant la construction ;
- Augmenter la durabilité des bâtiments, en sélectionnant des matériaux adaptés et en anticipant ces aspects dès le stade de conception.
Contexte de la mission terrain et premières conclusions
Dans le cadre de ce projet, une première mission terrain, marquée par la venue du chef d’équipe de Cresolus, a été réalisée en 2023.
Cette mission a permis de :
- Comprendre de manière fine les enjeux et les opportunités des aires protégées ciblées par le projet, et les usages qui seront faits des bâtiments associés
- Commencer à collecter des informations sur le terrain, sur un échantillonnage de sites ciblés par le projet.
Ainsi, pendant cette période, une délégation du groupement Biotope – Cresolus, accompagnée du Directeur Général de l’OGPNRF (Office Guinéen des Parcs Naturels et Réserves de Faune) s’est rendue dans le Parc National du Haut-Niger afin de rencontrer l’équipe d’écogardes du site pour faire les constats sur les bâtiments existants (base-vie et postes de surveillance) et commencer les études techniques sur certains bâtiments.
Le Parc National du Haut-Niger
Le Parc National du Haut-Niger est l’une des réserves les plus emblématiques de Guinée, en termes de superficie (plus de 110 000 Ha, à cheval entre les préfectures de Kouroussa, de Dabola, et de Faranah), et de potentiel en termes de biodiversité. C’est aussi l’une des aires protégées les plus anciennes de Guinée (instituée Parc National par décret présidentiel en 1997), aujourd’hui soumise à des menaces diverses : coupe de bois pour le commerce de bois d’œuvre, pêche illégale, feux de brousse, braconnage…
La surveillance de cette zone est actuellement assurée par 84 conservateurs (agents du Corps Paramilitaire des Conservateurs de la Nature), chargés de l’application de la loi dans la zone, la mise en œuvre de la planification de gestion, la sensibilisation et l’éducation environnementale.
La base-vie
Pour héberger leurs activités, la base-vie existante est conçue comme un espace de vie intégré pour la gestion optimale et la surveillance du parc : il s’agit d’un complexe de plus de 30 bâtiments composés des logements des écogardes, d’une salle de réunion et de formation, d’un écomusée, d’une salle de maintenance et de stockage, de plusieurs sanitaires, de logements pour les touristes.
Pour plus d’efficience, les postes de surveillance sont situés à des endroits stratégiques qui permettent de surveiller les alentours du parc et ceux de la zone de conservation.
Malgré la construction récente des bâtiments visités – une dizaine d’années -, un manque d’entretien régulier a ouvert la porte à des attaques de nuisibles et un envahissement du site par la végétation. Les études qui seront réalisées pour la rénovation des bâtiments devront intégrer ces paramètres, pour proposer des mesures écologiques de prévention des nuisibles et éclaircir l’espace de la base-vie.
Les échanges avec le Directeur de l’OGPNRF et les écogardes ont porté sur l’usage actuel des bâtiments de la base-vie et des postes de surveillance. Ils ont également partagé leur vision pour les prochaines années, en lien avec le projet PGRNME qui vient renforcer la structuration du réseau des aires protégées et ambitionne de développer des activités d’écotourisme.
Ces échanges ont montré qu’au-delà de la rénovation des bâtiments existants, la base-vie intégrera nécessairement de nouveaux bâtiments, adaptés à de nouveaux usages et à l’augmentation des effectifs. Un travail de veille et de maintenance sur l’ensemble des bâtiments sera assuré par une personne dédiée.
A partir d’un échantillon de bâtiments significatif, cette visite terrain a permis de bien comprendre les contraintes et les usages des infrastructures en zone protégée, notamment dans le Parc National du Haut-Niger. L’ensemble des informations collectées permettront au groupement Cresolus – Biotope de rédiger un rapport sur les principes de conception durable qui vont guider l’élaboration des plans des bâtiments, et de commencer les études techniques à partir des plans existants.
Un atelier de présentation sur les principes de l’écoconception, pour clôturer la mission
La mission s’est clôturée par l’organisation d’un atelier de présentation des principes de l’écoconception, qui vont guider l’élaboration des plans des bâtiments rénovés ou construits dans le cadre du projet PGRNME.
Ces temps d’échanges ont permis de :
- communiquer de façon large sur le projet, en réunissant autour de la table un éventail d’acteurs pertinents et distincts : représentants du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, des partenaires techniques et financiers intervenant dans les zones protégées, des représentants des Ministères Sectoriels sont associés au projet (Ministère de l’Habitat, Ministère de l’Energie), des représentants de la Fédération des Architectes.
- présenter les principes directeurs de l’écoconception qui guideront l’élaboration des plans des bâtiments, en apportant des réponses concrètes aux observations réalisées sur le terrain, notamment en matière de prise en charge de la maintenance, et de lutte contre les nuisibles.
- poser les bases du travail d’élaboration des plans qui donnera lieu à une deuxième mission terrain de notre partenaire Cresolus.