Une bonne nouvelle pour la Grande Nacre ?
La Grande Nacre, mollusque bivalve des eaux méditerranéennes
La Grande Nacre (Pinna nobilis) est un mollusque bivalve observé uniquement en Méditerranée. Malgré sa très grande taille (50 à 70 cm), ce coquillage passe le plus souvent inaperçu au milieu des herbiers. Entre 2 et 10 mètre de profondeur, figé verticalement dans le sable, il ne laisse voir que la moitié supérieure de sa coquille.
Assez commune jusqu’au milieu du 20ème siècle, elle a subi de forte régression suite aux aménagements du littoral, puis à la pollution et la fréquentation des bateaux qui ont suivi. L’espèce est protégée depuis 1992, et ne peut être ramassée, ou détruite intentionnellement.
Phénomène de mortalité pour la Grande Nacre
Depuis l’automne 2016, de nombreuses observations naturalistes et études scientifiques ont mis à jour un nouvel épisode de mortalité de masse, touchant cette espèce dans l’ouest de la Méditerranée (un foyer remontant depuis l’Espagne et une autre depuis la Corse). A priori, cette mortalité est causée par un parasite unicellulaire à l’origine inconnue (Haplosporidium pinnae), mais les chercheurs évoquent aussi une possible maladie micro bactérienne. Cette espèce protégée voit actuellement ses populations s’effondrer sur nos côtes, avec des taux de survie proche de zéro.
Un espoir de regain de l’espèce sur le bassin de Thau
Beaucoup plus étonnant encore est la très récente colonisation de l’espèce dans le bassin de Thau. La Grande Nacre n’était jusque-là que très ponctuellement présente sur les rives, à l’exception des graus de Sète et de Marseillan. Récemment, des comptages bénévoles effectués par des salariés de Biotope, ont permit de mettre en évidence une forte présence de jeunes individus, d’une quinzaine de centimètre, en bordure d’herbier de zostères, sur les plages de Mèze, de Balaruc et de Marseillan plage (du côté étang) a minima.
Les densités sont très fortes par endroit (plusieurs dizaines de spécimens pour 100m linéaire, tous vivants) et vont nécessiter des études approfondies (répartition détaillée au sein du bassin de Thau). Une campagne de sensibilisation et de protection auprès des mairies mais aussi des baigneurs, qui ne vont pas manquer de les remarquer, sera également nécessaire (elles apparaissent dès 1m de profondeur).
Il est important de suivre l’évolution de cette nouvelle population qui pourrait constituer une échappatoire provisoire à l’épidémie qui sévit en mer. Le CRIOBE, organisme scientifique de Perpignan travaille déjà sur le sujet.