Concours du Meilleur Naturaliste - Entrainements

Les mini-quiz de la semaine !

Afin de vous faire patienter et de vous entraîner avant le lancement du Concours du Meilleur Naturaliste de France, voici les mini-quiz de la semaine ! 

Vous retrouverez ici hebdomadairement un nouveau mini-quiz sur un des 7 groupes sélectionnés pour le concours, ainsi que les réponses à ces derniers !

N°1 - Herpéthologie

Semaine du 23 octobre 2023

Un petit tour du côté de ces espèces à sang froid.

herpetologie_facile Il s’agit bien de la Vipère d’Orsini, Vipera ursinii, la plus petite vipère d’Europe.

Les individus font généralement entre 30 cm (mâles) à 34 cm de long (femelles), mais peuvent aller jusqu’à 50 pour les plus grands. Son aire de répartition est morcelée en Europe.

En France, elle se trouve uniquement dans le Sud, principalement dans les Alpes de haute-Provence et dans les Alpes-Maritimes, et dans une moindre mesure dans le Var et le Vaucluse. Cette vipère n’est pas dangereuse pour l’Homme, du fait de la faible toxicité de son venin. Une particularité, Vipera ursinii se nourrit presqu’exclusivement d’orthoptères (comprenant criquet et sauterelles).   

herpetologie_moyen Les bonnes réponses étaient C4, B1, A2 et D3 !  

Amphibiens urodèles (qui gardent leur queue au stade adulte), les tritons font partie de la famille des Salamandridae, et plus précisément de la sous-famille des Pleurodelinae. Le nom « triton » vient d’un dieu marin Grec, mi-homme mi-poisson. Les tritons sont un groupe diversifié qui se distinguent par leur mode de reproduction et leur dépendance aux habitats aquatiques et terrestres.  

Le Triton crêté, Triturus cristatus, a une préférence pour les mares ensoleillées et bien végétalisées pour sa reproduction. Évitant généralement les grandes étendues d’eau, il est sensible à la qualité de l’eau et recherche des sites de ponte sans poissons pour garantir la survie de ses œufs et larves. 

Le Triton marbré, Triturus marmoratus, en revanche, se reproduit dans une variété d’habitats aquatiques stagnants, notamment les mares de taille moyenne avec une végétation aquatique dense. Ces mares offrent un support de ponte idéal pour les femelles et un habitat riche en proies pour les larves. La qualité de l’eau et les fluctuations saisonnières sont des facteurs importants pour le bien-être de cette espèce. 

Le Triton palmé, Lissotriton helveticus, lui, est un triton très adaptable que l’on peut trouver dans une gamme diversifiée de plans d’eau stagnants ou à faible courant. Il se nourrit d’une variété d’invertébrés aquatiques et terrestres et effectue des migrations saisonnières relativement courtes entre ses zones d’hivernage et de reproduction. 

Enfin, le Triton ponctué, Lissotriton vulgaris, occupe la moitié nord de la France. Il se reproduit dans une grande diversité de points d’eau stagnants, souvent ensoleillés et bien végétalisés. Il se nourrit d’invertébrés terrestres et aquatiques, ainsi que de têtards de grenouilles. Il aurait également des tendances cannibales.  

herpetologie_difficile Il s’agissait du Lézard ocellé, Timon lepidus !  

Cette espèce ectotherme (ne produisant pas de chaleur interne) appartient à la famille des Larcertidae. En Europe, il se rencontre en France, en Espagne et au Portugal, et très localement en Italie, dans des paysages secs ouverts méditerranéens comme les garrigues, présentant de nombreux abris. Sa période d’activité débute en mars et se termine en novembre.

Normalement diurne, il peut devenir actif de nuit si les températures sont élevées, comme l’a démontré la présence d’insectes nocturnes dans les fèces de certains individus dans le Sud de la France. Son régime alimentaire est constitué principalement d’insectes (coléoptères, orthoptères, etc.), dans une moindre mesure de végétaux (mûres, fruits d’églantiers, etc.) et exceptionnellement de petits vertébrés. L’espérance de vie du Lézard ocellé est située entre 5 à 6 ans en moyenne, avec un pic jusqu’à 11ans en milieux naturels.  

Fun fact : à l’origine, le Lézard ocellé, décrit par Daudin en 1802, s’appelait Lacerta lepida, signifiant « le Lézard gentil du Languedoc ». 

N°2 - Entomologie

Semaine du 30 octobre 2023

Les invertébrés terrestres : ces petites bêtes qui peuplent notre monde.

entomologie2 a) Vrai – Les coléoptères forment en effet l’ordre d’insectes le plus vaste en termes d’espèces décrites à ce jour. Ils sont caractérisés par leurs ailes antérieures transformées en élytres, qui forment une carapace protectrice. Cette carapace recouvre les ailes postérieures, ce qui distingue les coléoptères d’autres Il existe plus de 400 000 espèces de coléoptères répertoriées dans le monde, et des milliers d’autres restent à découvrir.

b) Vrai – Le Phasme morose, Carausius morosus, est un insecte se reproduisant par parthénogenèse. La parthénogenèse est un mode de reproduction sexuée où les femelles peuvent produire des descendants sans la fécondation par un mâle. Cette adaptation est courante chez les phasmes et contribue à leur succès reproductif. D’autres espèces utilisent ce mode de reproduction comme le Lepidodactylus lugubris, un gecko vivant dans certains climats tropicaux humides. 

c) Faux – Les Arachnides ne sont pas des insectes. Les Arachnides sont une classe d’arthropodes qui comprend les araignées, les scorpions, les acariens et les tiques. Bien qu’ils partagent certaines caractéristiques avec les insectes, tels que l’exosquelette, ils appartiennent à des groupes taxonomiques distincts. Les principales distinctions incluent le nombre de pattes (huit chez les arachnides, six chez les insectes) et le nombre de segments corporels.

d) Vrai – La Belle-Dame, Vanessa cardui, est l’un des papillons de jour européens les plus remarquables en raison de ses migrations impres D’après une étude récente, cette espèce parcourrait plus de 15 000 kilomètres lors de sa migration entre l’Europe et l’Afrique tropicale, dépassant de 2 000 km le précédent record tenu par le Monarque, Danaus plexippus. L’espérance de vie d’un individu étant d’environ un mois, cette migration se ferait sur 8 à 9 générations.

entomologie_3 Les bonnes réponses sont A3, B2, C4 et D1 !  

Le Citron de Provence, Gonepteryx cleopatra, est une espèce de papillon qui appartient à la famille des Pieridae. Il est présent dans toute l’Europe, en Asie Mineure et en Afrique du Nord. Les mâles ont une tache orange vif sur les ailes, tandis que les femelles ont une tache plus pâle, ce qui les différencie de leur cousin Gonepteryx rhamni. Les plantes hôtes de ce papillon sont les espèces du genre Rhamnus. Les Citrons de Provence sont souvent considérés comme un symbole de l’été en raison de leur couleur vive et ensoleillée. 

La Piéride du chou, Pieris brassicae, est un papillon faisant partie de la famille des Pieridae. On la trouve couramment en Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Il arbore des ailes blanches ornées de taches noires distinctives. Ses chenilles se nourrissent principalement de feuilles de chou ainsi que d’autres plantes de la famille des Brassicacées. En conséquence, la Piéride du chou peut occasionner des dégâts significatifs aux cultures de chou, de ce fait, elle est souvent considérée comme ravageuse.  

Pour protéger vos choux des chenilles de ce papillon, l’allélopathie est une méthode à considérer. Vulgairement parlant, il s’agit de planter des plantes compagnes et de bénéficier des effets positifs issus de l’interaction de ces plantes. Envisagez de planter des herbes aromatiques telles que le thym ou la verveine à proximité de vos cultures de chou. Cela créera un répulsif naturel sans danger pour la biodiversité, à la fois pour la Piéride du chou et pour vos choux. 

Le Citron, Gonepteryx rhamni appartient à la famille des Pieridae. Il est présent dans toute l’Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Les ailes de cette espèce sont jaune-citron, d’où son nom. Les chenilles se nourrissent principalement de feuilles de Bourdaine, Rhamnus frangula. Les Citrons sont l’un des rares papillons qui peuvent être vus toute l’année, même en hiver, car ils sont capables de survivre à des températures très basses, en produisant un « antigel » proche du glycérol. Sa longévité bat des records car il peut vivre jusqu’à 12 mois ! 

Le Souci, Colias crocea appartient à la famille des Pieridae. Il est présent dans toute l’Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Les ailes de cette espèce sont orange vif avec des marques noires. Les chenilles de cette espèce se nourrissent principalement de feuilles de luzerne et de trèfle.  

entomologie_4 Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le Moiré commun n’existe pas.

Les Moirés, du genre Erebia, sont des papillons qui appartiennent à la famille des Nymphalidae. Il existe plus de 30 espèces de Moirés en France. Il s’agit généralement de papillons bruns, difficiles à distinguer sauf par un œil averti.  

N°3 - Botanique

Semaine du 6 novembre 2023

Les plantes sont nos amies !

L’espèce représentée sur la photo est le Thym commun, scientifiquement connu sous le nom de Thymus vulgaris. Cette plante fait partie de la famille des Lamiacées et est réputée pour son parfum aromatique et ses petites fleurs violettes. Le Thym commun est indigène dans les régions méditerranéennes.

Le Thym commun est apprécié pour ses utilisations culinaires et médicinales depuis des siècles. Ses feuilles sont couramment utilisées pour aromatiser une variété de plats, en particulier les plats méditerranéens, en raison de leur saveur unique et de leur arôme prononcé. En médecine traditionnelle, le Thym est connu pour ses propriétés antiseptiques et expectorantes, en faisant un remède naturel pour les affections respiratoires telles que la toux et les maux de gorge. Géraldine précise que le Thym éloigne le médecin.

Ajoutons que cette plante est un aimant à pollinisateurs, attirant une variété d’insectes bénéfiques tels que les abeilles et les papillons. Elle contribue ainsi à la pollinisation et à la biodiversité locale.

Les espèces présentes dans cette question sont respectivement :  

A – Ophrys miroir, Ophrys speculum 
B – Orchis à un bulbe, Herminium monorchis 
C – Orchis des sphaignes, Dactylorhiza sphagnicola 
D – Ophrys du Gapeau, Ophrys philippei Gren. 
E – Orchis à fleurs peu nombreuses, Orchis pauciflore Ten. 
F – Orchis élevé, Dactylorhiza elata 

Parmi ces 6 espèces, deux sont des Ophrys, la A et la D.  

A – Ophrys miroir, Ophrys speculum : Cette espèce d’ophrys tire son nom de la ressemblance étonnante de sa fleur avec le reflet d’un miroir. Le miroir est d’une importance cruciale dans l’attraction de ses pollinisateurs, qui sont principalement de petits hyménoptères. Cette relation de tromperie entre l’ophrys et ses pollinisateurs est une merveilleuse illustration de l’ingéniosité de la nature. 

D – Ophrys du Gapeau, Ophrys philippei Gren. : Cette variété d’ophrys est endémique à la région méditerranéenne. Elle doit son nom à la rivière Gapeau, qui traverse le sud de la France, où cette orchidée a été découverte pour la première fois. 

Mais quelle est la différence entre une Orchis et une Ophrys ?  

Les Orchis et les Ophrys sont deux genres distincts de la famille des Orchidacées. Ils présentent des différences importantes dans leur apparence et leur biologie. L’une des distinctions les plus notables réside dans leur mimétisme floral.  

Les ophrys sont connus pour leur extraordinaire capacité à imiter visuellement et chimiquement les phéromones des insectes, ce qui attire leurs pollinisateurs, généralement des mâles insectes. Cette adaptation est renforcée par la ressemblance de la fleur d’ophrys avec une femelle insecte, incitant le mâle à s’accoupler avec la fleur tout en transportant le pollen d’une fleur à l’autre. Certaines espèces imiteraient même les phéromones de femelles afin d’en attirer les mâles.  

Les orchis ont une apparence florale différente, avec des pétales et des sépales formant des structures plus conventionnelles. Ils attirent généralement une gamme plus large de pollinisateurs.  

La plante endémique de Corse que vous observez sur la photo est le Limonium portovecchiense. Cette espèce est également connue sous le nom de « Limonium de Porto-Vecchio ». Appartenant à la famille des Plumbaginaceae, elle est exclusivement présente en Corse. 

Le Limonium portovecchiense pousse principalement sur les falaises calcaires côtières de la Corse, ce qui signifie qu’il est particulièrement adapté à un environnement très spécifique. Malheureusement, cette spécialisation le rend extrêmement sensible aux perturbations de son habitat. 

La conservation du Limonium portovecchiense est essentielle pour maintenir l’intégrité des écosystèmes côtiers Corses. Elle souligne l’importance cruciale de protéger les habitats qui abritent des espèces endémiques, ces dernières étant souvent très spécialisées et vulnérables aux perturbations.  

N°4 - Mammologie

Semaine du 13 novembre 2023
Petits ou grands, nous les retrouvons dans nos montagnes, campagnes, forêts ou villes.

Il s’agissait bien de crottes de Lièvre d’Europe, Lepus europaeus.  

L’observation directe de certaines espèces peut s’avérer complexe lorsque celles-ci craignent la présence humaine. Heureusement, il existe des méthodes permettant de déterminer leur présence dans un environnement donné. Les indices, tels que les empreintes de pas et les excréments, nous aident à identifier l’espèce en question et à en apprendre davantage sur son écologie, comme son régime alimentaire et ses habitudes saisonnières. 

Appartenant à l’ordre des lagomorphes, le lièvre d’Europe occupe une niche écologique significative dans les écosystèmes européens et asiatiques. Doté de caractéristiques distinctives telles que ses oreilles remarquablement grandes et ses membres postérieurs puissants, ce mammifère est un athlète agile, capable de performances physiques notables, y compris des bonds de 2 mètres et des pointes de vitesse atteignant 80 km/h. 

Son comportement social, caractérisé par des interactions dynamiques avec ses congénères, souligne son adaptation à divers habitats, allant des lisières forestières aux prairies et aux zones agricoles. En tant qu’herbivore, le lièvre d’Europe joue un rôle dans la régulation de la végétation en se nourrissant d’herbes, de plantes et de cultures, tout en constituant une source de nourriture pour plusieurs prédateurs, tels que les renards, les rapaces, voire les loups dans certaines régions. 

Le lièvre d’Europe joue un rôle clé dans son écosystème en raison de son influence sur la végétation en tant qu’herbivore. Il se nourrit principalement d’herbes, de plantes et de cultures, contribuant ainsi à la régulation de la végétation. De plus, il constitue une ressource trophique pour de nombreuses espèces prédatrices, notamment les renards, les rapaces et parfois même les loups dans certaines régions. Bien que classé actuellement comme « Préoccupation mineure » du point de vue de la conservation, le lièvre d’Europe a connu un déclin constant depuis les années 1980, justifiant une attention particulière. Outre la pression de la chasse en France, il est exposé à des menaces diverses telles que les maladies, le braconnage et les collisions avec des véhicules. 

L’appréciation de ses caractéristiques physiques, comme son pelage brun foncé, parfois nuancé de gris ou de noir, et sa taille allant de 48 à 70 cm avec une queue de 7 à 13 cm, nous offre un aperçu approfondi de son anatomie. La longévité moyenne est de 8 à 12 ans. Concernant son modèle de reproduction, la gestation est d’environ quarante jours avec des portées de 2 à 3 levrauts.

Auteur : L. JARRIGUE 

En France les campagnols, appartenant à la sous-famille des Arvicolinae et au genre Microtus, comptent 13 espèces terrestres distinctes. Ces petits rongeurs, répandus en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, jouent un rôle crucial dans les écosystèmes terrestres. Il existe une autre espèce, considérée comme aquatique : le Campagnol amphibie, Arvicola sapidus.

Bien que leur apparence puisse rappeler celle des souris, les campagnols se distinguent par des caractéristiques uniques, notamment des incisives orange et des oreilles légèrement plus courtes. En tant qu’herbivores stricts, leur régime alimentaire se compose principalement de plantes, d’herbes, de racines et de graines, les positionnant en tant qu’herbivores primaires dans de nombreux écosystèmes. Leur impact est significatif, car ils contribuent à la régulation de la végétation et servent de proie à divers prédateurs tels que les rapaces, les renards et les serpents. 

La diversité des espèces de campagnols en France reflète la richesse de la faune locale et leur remarquable capacité à s’adapter à une variété de milieux. Leur présence est remarquable dans divers habitats, des prairies aux zones de montagne, démontrant une gamme impressionnante de comportements et d’adaptations écologiques.  

Les 13 espèces présentes en France sont les suivantes :   

  • Campagnol des champs (Microtus arvalis)
  • Campagnol des montagnes (Microtus multiplex)
  • Campagnol des neiges (Chionomys nivalis)
  • Campagnol terrestre (Arvicola amphibius)
  • Campagnol à queue courte (Microtus agrestis)
  • Campagnol de Laxmann (Microtus levis)
  • Campagnol de Kuhl (Microtus kermanensis)
  • Campagnol de Savi (Microtus savii)
  • Campagnol de Büchner (Microtus buchneri)
  • Campagnol de Günther (Microtus guentheri)
  • Campagnol de l’Atlas (Microtus atlanticus)
  • Campagnol des Balkans (Microtus lydius)
  • Campagnol des Pyrénées (Microtus limnophilus) 
     

Auteur : M. LASSIGNARDIE 

La bonne réponse était Galemys pyrenaicus, le Desman des Pyrénées.  

Le Desman des Pyrénées est un petit mammifère semi-aquatique endémique du quart nord-ouest de la péninsule ibérique et du massif pyrénéen. On le retrouve souvent non loin de cours d’eau oligotrophe de basse, moyenne et haute altitude. Essentiellement nocturne, le Desman des Pyrénées ne vit en couple que pendant la période de reproduction et d’élevage des jeunes. Ce soricomorphe établit son gîte dans des cavités naturelles de berges, entre des pierres et des racines. On peut également le retrouver logeant dans le terrier abandonné d’espèces comme le Campagnol amphibie. Son alimentation est constituée essentiellement de larves d’invertébrés benthiques et rhéophiles. Les organes tactiles présents dans sa trompe lui permettent de repérer ses proies lorsqu’il fouille le sol. 

Néanmoins, la pérennité de cette espèce est remise en cause par l’aménagement des cours d’eau à travers notamment la construction de barrages qui détruisent son habitat. En effet, la diminution de son aire de répartition dans les quatre pays où il est présent a conduit à une raréfaction de l’espèce et à une forte fragmentation de ses populations. En France notamment, son statut est passé de « Quasi-menacé » (NT) à « Vulnérable » (VU) sur la Liste Rouge des mammifères continentaux de France métropolitaine de l’UICN en 2017 (UICN France et al. 2017), faisant de lui une espèce menacée aux niveaux national et mondial. Pour y faire face, un premier Plan National d’Actions (PNA) a été lancé en 2010, puis reconduit jusqu’en 2030, en plus d’un programme européen Life + Desman mis en place depuis 2014. 

Auteur : Y. SIMON 

N°5 - Ornithologie

Semaine du 20 novembre 2023
Qu'ils soient mouchetés, bariolés, duveteux... Les oiseaux nous fascinent par leur singularité et leur beauté.

ornithologie_1

Cette plume appartenait bien au Geai des chênes, Garrulus glandarius !

Qui est-il ?

Le Geai des chênes est un oiseau de la famille des Corvidae. C’est une espèce commune en Europe et en Asie. Il est relativement craintif vis-à-vis de l’Homme, néanmoins on l’entend et on l’observe aisément. Il se nourrit principalement de glands de chênes, mais reste opportuniste.

Une relation symbiotique avec les chênes.

Le Geai des chênes est connu pour être un fameux planteur d’arbre. En effet, il récupère des glands de divers chênes et les cache sur son territoire afin de se constituer des réserves pour l’hiver. Comme la plupart de ses cousins les corvidés, il possède une mémoire exceptionnelle et retrouve la plupart de ses cachettes. Néanmoins, certaines passent hors de son radar et contribuent à la dispersion des chênes. Le chêne est reproduit, éparpillé, le geai est nourri, une relation collaborative somme toute efficace. Certains soulèvent l’hypothèse que se constituer des réserves n’est pas la seule raison à ce comportement. En effet, les tanins contenus dans les glands du chêne peuvent se révéler toxiques. Le Geai des chênes stockerait dans le sol les glands afin que les pluies saisonnières les « lavent » et les désamérisent. Si cet effet est prouvé, nous ne savons pas si le Geai des chênes est conscient de la façon de se protéger des tanins.

ornithologie_2 Il s’agissait du Faucon crécerellette, Falco naumanni ! 

Le Faucon crécerellette, un rapace migrateur appartenant à la famille des Falconidés, se distingue par sa petite taille, son plumage brun chamoisé et sa queue caractéristique. Présent dans des régions ouvertes comme les steppes, les prairies et les zones agricoles à travers l’Europe et l’Asie, cette espèce a malheureusement vu ses effectifs décliner de manière alarmante au cours des dernières décennies. Les principales causes de ce déclin incluent la perte d’habitats de reproduction et d’alimentation, l’utilisation répandue de pesticides agricoles et la diminution des sites de nidification disponibles. 

En raison de ces facteurs, le Faucon crécerellette est actuellement classé comme une espèce « quasi menacée » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Malgré les efforts déployés pour sa préservation, tels que la mise en place de programmes de protection des habitats de nidification et la sensibilisation des agriculteurs aux bonnes pratiques environnementales, le faucon demeure confronté à des défis persistants pour assurer sa survie à long terme. 

En France, le Faucon crécerellette niche principalement dans les régions du sud-ouest, du sud-est et du centre, bien qu’il puisse être observé dans d’autres parties du pays pendant la période de reproduction estivale. 

Auteur : H. VANDERSTRAETEN

ornithologie_3 Les bonnes réponses sont :

  • A – Tringa glareola
  • B – Tringa ochropus
  • C – Actitis hypoleucos
  • D – Tringa stagnatilis

Ces quatre espèces d’oiseaux font partie de la famille des Scolopacidés qui regroupe 98 espèces. Ce sont de petits échassiers appelés des limicoles, qui signifie « oiseaux de rivages ». Ils occupent ainsi des milieux humides, côtiers ou de l’intérieur tel que les marais, les zones humides, etc. Ces espèces sont souvent menacées par la perte de leurs milieux naturels ainsi que par leur détérioration (pollutions, pesticides, etc.).   

 

Chevalier sylvain (Tringa glareola) 

Le Chevalier sylvain (Tringa glareola) se distingue par sa silhouette délicate, plus petite que celle du Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus), avec un cou et des pattes plus longues. Son plumage est moins sombre et plus tacheté de pâle sur le dessus. Le front est bombé et un sourcil blanc pâle bien marqué se dessine. Les parties inférieures sont blanches avec une poitrine délicatement striée, et les pattes sont de couleur jaune verdâtre, plus pâles que celles du cul-blanc. En vol, il affiche des dessous d’ailes blanchâtres, des pattes dépassant de la queue, et une silhouette allongée. Sa voix est caractérisée par une série de chiff-if ou chiff-if-if rapides, vibrés et aigus. 

Il niche dans les tourbières, les zones marécageuses ouvertes dans la forêt boréale, l’écotone entre la toundra et la forêt de conifères, les landes humides, ainsi que les marais avec des buissons à feuilles caduques. En dehors de la saison de reproduction, il fréquente les zones ouvertes avec des eaux peu profondes, des vasières et des marais. 

Le Chevalier sylvain se comporte de manière plus grégaire que le cul-blanc en période inter-nuptiale, se déplaçant en petits groupes bruyants tout en se nourrissant de façon individuelle. Son régime alimentaire est principalement insectivore pendant la saison de reproduction, mais il varie avec des oligochètes (vers), des crustacés, des petits mollusques et des petits vertébrés (alevins, têtards, etc.), chassés essentiellement à vue. 

 

Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus) 

Le Chevalier cul-blanc (Tringa ochropus) se caractérise par sa silhouette voûtée, ronde et une stature courte sur pattes. On remarque son plumage sombre avec une bande pectorale marquée, un cercle oculaire pâle (sans sourcil marqué) et des parties supérieures faiblement ponctuées, plus prononcées chez le mâle en période nuptiale. Les pattes sont d’une teinte jaune verdâtre. En vol, le contraste noir et blanc est frappant, avec des parties inférieures blanches, des parties supérieures noires, des dessous d’ailes noirâtres et des pattes qui ne dépassent pas nettement de la queue. Son cri caractéristique, un tou-lit ou tou-lit tou-lit tou-lit, résonne lors de son envol. 

Pendant la saison de nidification, le Chevalier cul-blanc occupe divers habitats, notamment les marais, les tourbières boisées de la taïga, les forêts inondables, les aulnaies et les zones forestières hygrophiles, montrant une préférence pour la pinède. En hiver, il se trouve au bord de points d’eau tels que les fossés de drainage, les zones marécageuses et les plans d’eau, se distinguant ainsi des autres limicoles. 

Oiseau farouche, il réagit promptement à la moindre alerte, s’envolant avec des cris caractéristiques. Les femelles amorcent la migration dès juin, avant que les jeunes ne soient capables de voler, tandis que les mâles et les juvéniles migrent entre juillet et août, en faisant un migrateur postnuptial précoce. Il peut vivre seul ou en petits groupes, parfois se mêlant au Chevalier guignette. 

Son régime alimentaire est principalement composé d’invertébrés tels que des vers oligochètes, des petits mollusques, des crustacés, des larves aquatiques et des insectes. 

 

Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) 

Le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) est aisément identifiable par un léger hochement de l’arrière-train avec une queue dépassant nettement le bout des ailes, son plumage brun-gris foncé sur le dessus contrastant avec le dessous blanc cassé, et ses pattes de teinte grise verdâtre pâle. En vol, une bande blanche traverse les ailes, tandis que le croupion affiche une tonalité sombre. Son cri, énoncé de façon rapide et pulsée, rappelle le son « si-SI-si-si, si-SI-si-si« . 

Ce limicole affectionne les berges des étangs et cours d’eau tout au long de l’année, privilégiant les bancs de galets mais fréquentant également les marais côtiers, mangroves et lagunes. Bien qu’ayant des habitudes plutôt solitaires, il peut être observé en petits groupes. Son régime alimentaire consiste en la traque d’invertébrés tels que papillons, forficules, mollusques et vers, tout en trottinant le long des cours d’eau. 

 

Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis) 

Le Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis) est identifiable par sa silhouette délicate avec un long bec sombre et de très longues pattes, jaunâtres ou orangées chez les adultes nuptiaux. Son plumage brunâtre, avec de fines stries et taches noires sur la tête, la poitrine et les parties supérieures, rappelle un Chevalier aboyeur. En vol, il présente des parties supérieures grisâtres ou brunâtres, une queue pâle et un V blanc en pointe très marqué montant sur le dos, avec des pattes dépassant nettement de la queue. 

Son cri, un teur ou tieur fin et abrupt, rappelle parfois un petit gravelot. En hiver, le Chevalier stagnatile s’installe sur les landes humides intérieures, eau douce ou saumâtre, tandis qu’en période de reproduction, il niche dans des zones herbeuses et vaseuses des mares d’eau, dans la steppe et les forêts boréales. Il peut également se contenter d’eau saumâtre. 

L’oiseau se nourrit essentiellement seul, mais peut être observé en groupe ou se joindre à d’autres échassiers. Son régime alimentaire est principalement composé de vers, d’insectes, de larves et de bivalves, qu’il trouve en fouillant le fond des étendues d’eau. 

N°6 - Espèces marines​

Semaine du 27 novembre 2023
Elles nous font rêver et voyager dans un autre monde.

espece_marine Les bonnes réponses sont A3, B1, C4, D2.

Le Saumon Atlantique, Salmo salar, est un Salmonidae. C’est une espèce anadrome : les saumons naissent en rivières, où ils demeurent pendant 1 à 2 ans sous une forme juvénile appelée tacon. Ensuite, ils descendent vers la mer ou vers l’océan où ils passeront la majeure partie de leur vie adulte. Ils retourneront dans leur rivière natale afin d’y frayer, et y mourront (sauf rares exceptions) d’épuisement.  

Le Gobie des sables, Pomatoschistus minutus, est un Gobiidae. On l’appelle également Gobie buhotte. Espèce benthique à l’âge adulte, il reste posé jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur sur un substrat sablo-vaseux. C’est une espèce répandue en Europe, dans l’Atlantique Nord (de la Norvège au Sud de l’Espagne), dans la Méditerranée et la mer Noire occidentale. Il peut supporter différentes variations de salinité ce qui fait de lui une espèce euryhaline. Son régime alimentaire est composé essentiellement de petits invertébrés marins.  

La Blennie paon, Salaria pavo, fait partie de la famille des Blenniidae. Moyennement répandue, elle est très fréquente dans l’étang de Thau (Hérault). Elle se cache dans des cavités naturelles et affectionne tout particulièrement les coquilles d’huîtres vides. Espèce ovipare (qui pond des œufs), le mâle territorial gardera la ponte de plusieurs femelles. Fun fact : elle est parfois observée la nuit, sur des rochers, hors de l’eau.   

La Raie bouclée, Raja clavata, fait partie de la famille des Rajidae. Il s’agit d’une espèce répandue dans les eaux côtières mondiales (20-300 m de profondeur). Reconnaissable à ses boucles cornées dorsales, elle mesure jusqu’à 1,20 m (femelles) et adopte un camouflage gris-brun tacheté. Sa reproduction annuelle comprend la ponte de 70 à 140 œufs rectangulaires dans le sable, avec une éclosion après cinq mois. Nocturne et prédatrice, elle se nourrit de crustacés, poissons et céphalopodes. Soumise à des régulations internationales (convention OSPAR, TAC, quotas), elle est également réglementée en France pour assurer sa conservation. 

especes marines 2 Les espèces pélagiques, résidant dans la colonne d’eau en haute mer, occupent un habitat vaste et dynamique. Ces organismes marins, tels que la Sardine (Sardina pilchardus) et le Thon rouge (Thunnus thynnus), vivent généralement jusqu’à 200 mètres de profondeur, loin du fond et des côtes. Leur mode de vie en pleine eau les distingue des espèces démersales et benthiques. Les poissons pélagiques adoptent fréquemment des comportements grégaires, formant des bancs pour maximiser leur protection contre les prédateurs.  

Les espèces démersales, situées entre la zone pélagique et le fond benthique, présentent des caractéristiques distinctes dans leur mode de vie aquatique. La Dorade Royale (Sparus aurata) et le Merlu commun (Merluccius merluccius), qui migrent entre la zone démersale et la zone bentho-démersale, en sont de bons représentants. Bien que capables de nager activement, ces organismes restent principalement associés au substrat, comme les fonds rocheux concernant le mérou. Ils se distinguent des espèces pélagiques par leur adaptation à la vie près du fond océanique mais aussi par leur comportement territorial, comme c’est le cas les murènes. 

Les espèces benthiques, enracinées dans le substrat, constituent un groupe diversifié d’organismes qui vivent exclusivement sur le fond. Citons la Sole commune (Solea solea) et la Raie bouclée (Raja clavata). Leur vie près du fond marin ou lacustre les distingue des espèces pélagiques et démersales. Les organismes benthiques peuvent être classés en endobenthiques, vivant directement dans le substratum, ou épibenthiques, vivant juste au-dessus du substrat.  

Les bonnes réponses sont A1, B2, C3, D4.

Doris Dalmatienne, Peltodoris atromaculata 

La Doris dalmatienne, initialement considérée comme endémique de la Méditerranée, a été observée dans la zone atlantique, notamment sur la côte Basque et aux Canaries. 

Préférant les zones ombragées des fonds marins, elle est souvent associée à l’éponge Petrosia ficiformis. Ce nudibranche au corps ovale, mesurant de 5 à 12 centimètres, présente des taches brun foncé sur fond blanc, servant potentiellement de signal aposématique aux prédateurs. 

Se nourrissant principalement de l’éponge Petrosia ficiformis et d’autres espèces, la Doris dalmatienne est hermaphrodite, pratiquant l’accouplement et la ponte de rubans gélatineux. 

Sa durée de vie est estimée entre 15 et 24 mois. Elle sécrète des substances toxiques, émet un épais mucus en cas de dérangement, et peut pratiquer l’autotomie, abandonnant une partie de son corps à un prédateur. 

 

Flabelline mauve, Flabellina affinis 

La Flabelline mauve est présente en Méditerranée et dans l’Atlantique oriental limitrophe. 

Ce nudibranche, habitant les fonds rocheux riches en hydraires de 5 à 50 m, mesure de 3 à 5 cm. Son corps allongé/épais est pourpre, plus foncé sur la tête. Les tentacules annelés de la tête (appelés rhinophores), les tentacules buccaux et la queue sont également pourpres. Il demeure généralement parmi les colonies d’hydraires comme Eudendrium spp. 

La Flabelline mauve est identifiable par ses cérates dorsaux regroupés par petits groupes sur un pédoncule, les zones subterminales pourpres et une ponte rose en chapelet déposée sur un hydraire. 

Cet individu se nourrit d’hydraires, principalement du genre Eudendrium spp., et a la capacité de recycler les cnidocytes immatures des polypes ingérés en armes défensives sécrétées au niveau des cnidosacs. 

En tant qu’organisme hermaphrodite, la Flabelline mauve possède des glandes génitales à la fois mâles et femelles. Les pontes, de couleur rose clair ou violet-pourpre, sont enroulées autour des ramifications d’Eudendrium sp. Après cinq à huit jours, des larves véligères éclosent. 

 

Armine tachetée, Armina maculata 

L’Armine tachetée est présente en Méditerranée et dans l’Atlantique central Est. 

Cette grande limace de mer, Armina maculata, pouvant atteindre 15 cm de long, est observée sur des fonds sablo-vaseux et rocheux, généralement à une profondeur supérieure à 30 mètres, bien que des rencontres soient possibles dès les dix premiers mètres. 

Le manteau de l’Armine tachetée est jaune orangé, uniformément recouvert de petits tubercules coniques blancs, formant une bordure voilée et lignée de blanc. Les rhinophores, rétractiles et resserrés, sont blancs à jaunâtres, striés, émergeant du repli de manteau. 

Cette espèce a un régime carnivore, se nourrissant d’octocoralliaires tels que les alcyons, les pennatules et les vérétilles, en particulier des polypes de ces organismes. Elle est souvent associée à Veretillum cynomorium, dont elle se nourrit par micro-prédation. 

La reproduction de l’Armine tachetée est sexuée, étant hermaphrodite. La fécondation est interne et nécessite un rapport proximal avec un partenaire. 

 

Tylodine perverse, Tylodina perversa 

La Tylodine perverse est présente en Méditerranée, en Adriatique et dans l’Atlantique Nord-Est, des Canaries au sud jusqu’à la limite sud des îles Britanniques vers le nord. 

Elle habite principalement l’éponge Aplysina aerophoba, située entre 1 et 15 mètres en zone bien éclairée et surtout commune dans le Sud de la Méditerranée. En profondeur, une autre éponge, Aplysina cavernicola, offre également un habitat occasionnel. Ce gastéropode de couleur uniformément jaune safran mesure de 3 à 5 cm de long et possède une coquille externe en forme de chapeau chinois aplati. Sa tête présente des rhinophores enroulés et des tentacules buccaux, avec une large branchie plumeuse visible du côté droit. Le corps est caractérisé par de nombreux bourrelets donnant un aspect fripé. 

La Tylodine perverse se nourrit principalement de l’éponge Aplysina aerophoba, broutant les premiers millimètres où se trouvent des cyanobactéries. Sa ponte, en court ruban jaune vif, est observée sur cette éponge et est couverte de toxines, tout comme l’adulte. 

N°7 - Espèces dulcicoles

Semaine du 4 décembre 2023.

Pour cette dernière série, nous partons à la découverte des espèces dulcicoles, ces habitants d'eau douce, comprenant poissons, crustacés et mollusques.

especes dulcicoles 1 La réponse correcte est 108 ! 

En France métropolitaine, les espèces de poissons d’eau douce se répartissent en 17 ordres et 26 familles. Ces diverses familles ont souvent été utilisées pour classifier les typologies variées des cours d’eau, comme les zones salmonicoles et cyprinicoles, grâce aux niches écologiques extrêmement variées de ces familles. Certaines sont rhéophiles (adaptées au fort courant), à l’image de la Truite commune (Salmo trutta). D’autres sont catadromes, se reproduisant en mer et parcourant des milliers de kilomètres sous forme juvénile pour rejoindre un cours d’eau, comme c’est le cas de l’Anguille européenne (Anguilla anguilla). 

Parmi ces différentes espèces, près d’un tiers ne sont pas autochtones, telles que la Perche soleil (Lepomis gibbosus), la Truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) ou encore le Silure glane (Silurus glanis). Malheureusement, une espèce sur cinq est actuellement menacée, certaines étant en danger critique d’extinction, à l’instar du Chabot du Lez (Cottus petiti), une espèce endémique du Lez (Hérault). En effet, les poissons d’eau douce en France font face à de nombreuses menaces, notamment la réduction ou la détérioration de leur habitat naturel. La présence de digues, un assèchement important ou encore une pollution liée à l’agriculture exerce une influence significative sur la qualité de leur habitat, mettant en péril la survie des populations. 

especes dulcicoles 2

  • Vrai : La Grande Mulette, Pseudunio auricularius, tout comme la plupart des moules d’eau douce, est bien dépendante de la présence de certaines espèces de poissons pour assurer le développement et la dissémination de ses larves (glochidies) qui se fixent à leurs branchies. Il s’agit principalement de l’Esturgeon européen et de la Lamproie marine. Leur raréfaction, voire leur disparition dans certains bassins-versants, serait l’une des explications de l’état critique des populations de Grande Mulette, ce qui souligne une fois de plus que l’équilibre de la nature est fragile.  
  • Vrai : Le cycle de vie de la Mulette perlière, Margaritifera margaritifera, nécessite normalement les deux sexes, les mâles rejetant leur semence dans l’eau et les femelles la captant par leur siphon respiratoire afin d’être fécondées. Si la population n’est pas assez importante, certaines femelles s’autoféconderont pour continuer le cycle de reproduction.  
  • Faux : Tout comme l’indique son nom vernaculaire Anodonte chinoise, Sinanodonta woodiana, n’est pas autochtone en France. Il s’agit en réalité d’une EEE (espèce exotique envahissante) qui colonise peu à peu les niches écologiques de nos moules françaises. Elle aurait été introduite dans nos cours d’eau par le biais des Carpes chinoises, porteuses de ses glochidies.  

especes dulcicoles 3 Les bonnes réponses sont :

  • A – 2 : Loche d’étang, Misgurnus fossilis
  • B – 3 : Loche épineuse, Cobitis taenia
  • C – 4 : Loche franche, Barbatula barbatula
  • D – 1 : Loche épineuse, Cobitis taenia

Le mot « loche », dans notre langage possède bien des significations. Il fait bien entendu référence à certaines familles de poissons, mais également pour les grandes espèces de limaces terrestres du genre Deroceras. En argot, « loche » se rapporte aux mamelles de certains mammifères, considérées comme volumineuses. Mais nous sommes dans la section « espèces dulcicoles », nous parlerons donc des poissons.  

En Ichtyologie, une loche est un poisson avec un corps allongé. Les espèces présentes dans cette question font partie de deux familles du sous-ordre Cobitoidei. Misgurnus fossilis et Cobitis taenia font partie de la famille des Cobitidae, appelées communément les « vraies loches ». Barbatula barbatula et Barbatula quignardi font quant à elles partie de la famille des Nemacheilidae ou « loches de pierre ».  

Les poissons de la famille des Cobitidae sont des espèces benthiques d’eau douce réparties de l’Eurasie jusqu’au Maroc. Ils sont présents dans des cours d’eau et rivières avec un fond rocheux et une végétation riveraine. Leur corps allongé est souvent dépourvu d’écailles, et ils possèdent plusieurs paires de barbillons autour de la bouche. Ces loches ont une petite bouche orientée vers le bas, une épine érectile sous l’œil, et une seule rangée de dents pharyngiennes. Leur longueur peut atteindre 40 cm. Charognardes, omnivores et adaptées à des habitats variés, les vraies loches se nourrissent de crustacés, d’insectes, de détritus. Elles peuvent avaler de l’air atmosphérique dans des conditions spécifiques. Certaines espèces, comme celles du genre Cobitis et Misgurnus, sont sensibles aux changements de pression atmosphérique, ce qui influence leur comportement, leur valant le surnom de poissons météorologiques. 

Les Némachélidés sont originaires principalement d’Asie du Sud, sauf le genre Afronemacheilus endémique d’Éthiopie en Afrique. Les loches de pierre préfèrent les zones aquatiques moins turbulentes et les substrats sédimentaires. Leur corps allongé, sans épines avant, présente deux paires de barbillons et une bouche infère. La plupart mesurent moins de dix centimètres. Adaptées à des milieux variés, certaines espèces vivent dans les eaux souterraines des grottes. Crépusculaires, ils se cachent sous les rives, le bois mort, les pierres, ou les plantes aquatiques. 

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